Ecole de la banlieue ouest de Paris, classe de seconde : le professeur principal pose la question : que voulez vous faire plus tard ? quel est votre plan de carrière et d'avenir? les élèves se regardent; seul un ou deux écrivent leur "vocation": médecin, artiste, les autres, crayons en l'air sourcils en point d’interrogation, inquiets, se sentent perdus minables .
Mais nous sommes en France: les jeunes doivent rassurer leurs parents...connaitre tout de leur avenir....
Dans mes consultations je reçois des jeunes qui me disent: la seule chose que je sais c'est que je ne veux pas être enfermé devant un ordinateur? c'est avec le sourire que je réponds "oui je comprends" alors que ce même jeune passe sa vie sur son téléphone ou son ordinateur "......mais ce n'est pas la même chose" .... et c'est vrai! ne confondons pas le profond désir de socialiser des ados en utilisant leur téléphone ou ordinateur et l' angoisse pour l'avenir.
Blague à part, nous véhiculons en France un problème avec l'orientation de nos jeunes, comme si il fallait savoir à 17 ans tout de notre avenir , et si cela n'est pas, le risque voire la catastrophe serait imminents...
Or aucun jeune ou jeune adulte ne sait ce qu'il sera, ni fera plus tard et c'est absolument normal. Calmons les parents, les enseignants et nos ados
L'orientation c'est un chemin qui se construit et ne pas savoir vers quoi se diriger, voire se tromper de voie c'est normal et ne présage en aucun cas de l’échec pour l'avenir. N'oublions pas que nous sommes un pays riche et que les reconversions et passerelles sont toujours là.
Alors analysons un peu: les parents sont inquiets, très inquiets et souhaitent se rassurer eux même en obtenant une réponse définitive de la part de leur enfant. Or un enfant n'a pas les épaules pour rassurer ses parents et tout est à l'envers; je vois même parfois des parents pleurer lors de la consultation ce qui effraie et culpabilise le jeune qui se sent perdu, minable et coupable de ne pas avoir LA réponse sur son avenir qui rassurera ses parents.
C'est du grand n'importe quoi! saviez vous à 17 ans ce que vous seriez à 45? Mais non bien sûr. Acceptons que tout n'est pas inscrit et que c'est bien mieux ainsi. Apprenons à nos jeunes à se connaitre , pour cela il y a la possibilité de PARLER AVEC LUI ou d'utiliser les profils de personnalités qui sont si positifs. Parler avec un tiers de ses doutes de ce que l'on aime ou n'aime pas, et des POSSIBILITÉS, est le plus joli cadeau à lui offrir pour se construire.
Il y a beaucoup de formations qui sont " généralistes" dans les premières années et qui permettent de bifurquer plus tard, sans crainte.
Alors aidons nos jeunes à se construire plutôt que de leur demander de nous rassurer.
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