On appelle "phobie" la peur irraisonnée de situations, d'objets, de personnes ou d'animaux particuliers. Les phobies peuvent êtres localisées - la peur des araignées par exemple - ou beaucoup plus large la peur de la foule, ou la peur des contacts avec d'autres personnes nouvelles. Les phobies sont très fréquentes, peu de personnes n'en ont pas souffert à un moment ou un autre. Elles font partie du développement normal de l'enfant et disparaissent souvent en grandissant; mais elles peuvent aussi réapparaître et prendre des formes nouvelles et plus importantes à l'adolescence. Contrairement aux TOC ( troubles obsessionnel compulsifs), les phobies affectent davantage les filles que les garçons.
Plus les phobies sont localisées, moins elles sont gênantes, car elles ont peu de répercussions sur la vie sociale. C'est le cas des phobies les plus courantes ( les petits animaux..). D'autres phobies également fréquentes, telle la phobie des espaces clos ( claustrophobie) ou son contraire, la phobie des espaces vides (agoraphobie), sont plus gênantes. Les phobies les plus contraignantes sont les phobies étendues comme la peur du noir, de la foule, du téléphone, des contacts avec des personnes inconnues. Elles sont une entrave importante aux relations sociales et contribuent à isoler l'adolescente qui en souffre.
La phobie est une manifestation de l'angoisse qui, au lieu de rester vague et indéterminée, se cristallise sur un objet ou une situation. La phobie prendra donc un caractère différent selon la façon dont la personne projette son angoisse à l'extérieur d'elle-même. Moins elle se focalise sur un objet précis et plus elle est gênante, mais parallèlement, moins elle est projetée et plus elle risque d'être envahissante.
L'angoisse peut aussi rester centrée sur le sujet lui même, sans contenu précis, allant de l'anxiété chronique à une angoisse peu localisable qui se manifeste par des phénomènes physiques, gorge nouée contractions de la poitrine...
Les angoisses qui sont centrées sur le sujet peuvent prendre d'autres formes: la crainte être atteint d'anomalies corporelles "dysmorphophobie", la peur de rougir, "érythrophobie", la peur d'attraper des maladies "nosophobie", elles peuvent aussi se manifester par des phobies d'impulsions, c’est-à-dire la peur de ne pas pouvoir se contrôler: peur de se jeter dans le vide ( vertige), peur des instruments pointus( couteaux, ciseaux) liée souvent à la peur de faire mal.
Plus les angoisses sont centrée sur le sujet, plus elles se rapprochent des TOC; le sujet tente alors de les contrôler par des ruminations obsédantes et des rituels.
Lorsque l'angoisse ne peut être contrôlée, elle s'extériorise sous forme de crises, c'est ce qu'on appelle les attaques de panique, qui traduisent le sentiment du sujet d'être débordé, ne faisant qu'accroître l'angoisse. L'angoisse a donc tendance à se renforcer elle-même.
D'où vient elle? l'angoisse s'organise, s'exprime différemment en fonction du climat affectif et des liens qui unissent l'enfant à son entourage, ainsi que les évènements traumatiques qui peuvent survenir pendant le développement de la personnalité d'un individu.
Les parents doivent être conscients que derrière la peur et la phobie se cachent toujours des désirs dont l'intensité fait craindre à l'adolescent qu'ils ne soient dangereux ou qu'ils ne le débordent. Il lui faudra donc les apprivoiser pour moins en craindre les conséquences et les parent doivent l'aider à les valoriser.
La phobie n'est pas une maladie: elle est une façon d'aménager ses contradictions internes. Mais il ne faut pas s'y laisser enfermer. Une psychothérapie est un recours possible, qui n'exclue pas cependant l'aide temporaire de médicaments permettant d'alléger le poids des contraintes émotionnelles. Car une angoisse incontrôlée paralyse la pensée et l'action, et c'est d'abord de cela dont il faut se préoccuper.
(cf: Jaemmet)
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